Premièrement, contrairement à ce que la plupart des Congolais reconnaissent en public, il ne peut y avoir de paix durable en RDC tant que l'Est demeure instable. En un sens, l'Est du Congo est le thermomètre qu'il faut consulter lorsque l'on veut vraiment savoir si le pays est pacifié ou non. Pendant que les rébellions qui commencent dans l'Est de la RDC semblent durer plus longtemps et deviennent complexes si pas difficile à arrêter, de tentatives de rebelions qui ont été essayées dans d'autres provinces du Congo ont difficile d'atteindre la capitale de la RDC. L'histoire récente de la RDC montre qu'elles n'arrivent jamais à Kinshasa et aucune d'elles n'a réussi jusqu'à présent à influencer le pouvoir central à Kinshasa de manière significative. Elles sont facilement demanteler par les troupes du gouvernement. Ne me demandez pas pourquoi.
Deuxièmement, bien que l'on n'a pas besoin de l'Est pour gouverner la RDC, tous les événements récents montrent clairement que qui contrôle l'est de la RDC contrôle l'ensemble du pays. Ceci a été prouvé à la fois militairement et démocratiquement lors des elections de 2006. Point n'est besoin de rappeler que rappeler que Kabila (père) est arrivé au pouvoir en 1997 en raison de ses victoires militaires à l'Est du pays et son fils est devenu le premier président démocratiquement élu de la RDC en 2006 en raison des soutiens écrasants qu'il a reçu de l'Est. Sans toutefois pretendre que l'Est est plus important que le reste du pays, les evenements historiques témoignent aussi que des gens comme: Azarias Ruberwa, Zaidi Ngoma et Jean-Pierre Bemba sont tous devenus des vice-présidents de la RDC en raison de leurs aventures dans l'Est.
Troisièmement, on note cependant que cette réalité géopolitique n'est pas unique en la RDC. Aux Etats-Unis par exemple, il ya certains états ou l'on gagne pour devenir gagnant prévisible des élections presidentielles. Cependant ce qui est plus marant pour le cas de la RDC, est que l'Est est la partie la plus négligée du pays. Après avoir été abandonnée dans les mains des groupes armés pendant plus de 10 ans, cette partie du pays reste la plus instable au Congo et récemment nommée capitale mondiale du viol par l'ONU. Si l'actuel chef de l'Etat était élu avec une majorite écrasante l'Est, c'est parce qu'il avait battu campagne en 2006 sur des promesses d'apporter la paix. Maintenant qu'il est clair qu'il a échoué sur cette promesse très importante, il est difficile de savoir s'il fera la même promesse et si le peuple lui pardonnera...
Un facteur important qui ne peut pas être exclu ici est l'impact du fractionnement des voix du bloc Est. Cela peut se produire facilement dans les cas où il ya plus d'un candidats avec des bases fortes dans l'Est. L'absence de cet équilibre a permis à Kabila de remporter les élections en 2006. Aujour'dhui, qui sait ce qui se passerait si le président gagnait les voix de tous ces Kinois qui ont voté contre lui en 2006. Si tel est le cas, pourrait-il encore avoir besoin de l'appui de l'Est comme ce fut en 2006? Est-ce que cela serait la fin de l'influence dont jouit la partie l'Est du pays sur les résultats des élections présidentielles en RDC?
Enfin, que l'electroral congolais redessine la carte politique de leur pays en 2011 ou non, il est difficile d'imaginer que quelqu'un puisse gagner la présidence sans l'appui de l'est du pays. Au Congo ou les politiciens peuvent se permettre de tout faire, même utiliser des fonds publics illégalement pour acheter les votes, personne ne sera surpris de voir l'Est de la RDC jouer son rôle traditionnel d'être utilisé par ceux qui veulent monter ou à maintenir leur pouvoir à Kinshasa. Ce qui inquiète, c'est que l'abandon de l'Est continuera d'en faire une cible très facile pour le genre de conflits qui ont coûté la vie à plus de 6 millions de personnes et ont fait de cette partie du pays devenir la capitale mondiale du viol.
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